L’un des moyens les plus efficaces pour découvrir une culture est de commencer par la cuisine de ce pays ainsi qu’en écoutant des histoires sur sa culture et ses habitants. Et en explorant la cuisine vietnamienne, bien sure, vous découvrirez de nombreuses choses intéressantes.
L’exploration de différents plats ne vous fait pas seulement découvrir de délicieux mets, mais révèle également le secret d’un équilibre parfait basé sur les principes du yin yang, créant des saveurs uniques. Pour plus d’informations, nous vous invitons à lire l’article suivant.
Principe du yin-yang dans la combinaison des ingrédients
Il existe de nombreux éléments qui contribuent à rendre la cuisine vietnamienne si variée et distincte par rapport à celle des autres pays. En voyageant au Vietnam, vous découvrirez six éléments qui jouent un rôle crucial dans la reconnaissance du Vietnam sur la carte culinaire mondiale : l’agriculture du riz inondé, le monde des herbes et des légumes frais, la sauce de poisson, la culture du partage des repas, les plats de rue authentiques et, surtout, la combinaison des ingrédients selon les principes du yin et du yang. Les épices piquantes comme le piment, le gingembre et la citronnelle (yang) sont souvent utilisées pour équilibrer la fraîcheur des fruits de mer… et bien plus encore.
La cuisine vietnamienne repose principalement sur l’utilisation des herbes, des épices et des légumes frais, ce qui contribue à créer un équilibre harmonieux des saveurs. Les herbes fraîches sont souvent utilisées comme garniture et ajoutées en fin de cuisson pour conserver leur saveur. Les cuisiniers utilisent fréquemment la citronnelle, le gingembre, la menthe et la coriandre dans leurs préparations.
L’utilisation de fruits et de légumes ajoute également un équilibre de textures, de couleurs et de valeurs nutritives à chaque repas. De nombreux plats vietnamiens sont bien équilibrés en macronutriments et micronutriments. Les fruits et légumes rendent les plats visuellement attrayants et évitent la monotonie des goûts.
Comme vous pouvez le voir, l’équilibre du yin et du yang dans la cuisine ne se contente pas de satisfaire l’appétit, il est également essentiel pour la santé humaine. Une consommation excessive d’aliments yin ralentit le métabolisme et le rythme cardiaque, tandis qu’une consommation excessive d’aliments yang accélère le rythme cardiaque et réchauffe le corps. C’est pourquoi l’équilibre et les combinaisons de saveurs sont toujours importants. C’est aussi la raison pour laquelle vous voyez souvent des œufs de cane fertilisés accompagnés de rau răm et de sel au poivre, pourquoi le poulet est souvent cuit avec des feuilles de citronnelle et pourquoi le bœuf est servi avec de l’ail. Tout cela repose sur les principes du yin et du yang, et les interactions harmonieuses entre les ingrédients. Les œufs de cane fertilisés sont de nature froide – yin, ils doivent donc être consommés avec du rau răm et du sel au poivre qui sont de nature chaude – yang, pour garantir un équilibre harmonieux entre le yin yang.
Il existe de nombreux autres plats illustrant clairement la combinaison des ingrédients : poisson-chat braisé au gingembre, aubergines avec du saindoux et de la sauce de poisson, escargots cuits à la citronnelle ou au gingembre, ainsi que de nombreux plats de nature froide accompagnés de sel ; le piment ajouté aux fruits de mer ; les feuilles de betel avec du jacquier, etc.
Principe du yin yang dans l’assaisonnement
Les cinq saveurs : salé, amer, acide, piquant et sucré, avec l’amer et l’acide appartenant au yin, le piquant et le salé appartenant au yang, et le sucré étant neutre. Dans la cuisine vietnamienne, les plats sont assaisonnés selon ces cinq saveurs en harmonie avec les cinq éléments : Métal, Bois, Eau, Feu, Terre, pour obtenir des plats aux saveurs parfaites.
On peut clairement le voir à travers des plats emblématiques régionaux comme la soupe aigre-douce au poisson du Sud, où l’acidité du tamarin (yin) est équilibrée par le sucré ; la soupe de nouilles épicée de Hué, où la chaleur est équilibrée par le sucre ; et même les desserts trop sucrés sont équilibrés par une pincée de sel pour approfondir la saveur sucrée.
De plus, le climat des différentes régions influence également l’assaisonnement des plats : le Nord, plus froid, utilise plus de matières grasses et préfère les plats sautés et frits ; le Sud, chaud toute l’année, consomme plus de légumes frais, et préfère les plats crus, bouillis ou les soupes. Le Nord, plus froid, aime les plats salés (le sel est associé à l’élément Eau – yin) et combat la chaleur avec des plats acides. Le Sud, plus chaud, préfère les plats sucrés (le sucré est associé à l’élément terre – neutre) et utilise des aliments très amers (comme la soupe de melon amer) pour combattre la chaleur. L’équilibre entre « chaud et froid » s’applique également à la richesse des viandes. Si un plat est trop gras, une plus grande quantité de légumes aide à compenser ses effets négatifs sur la santé.
On peut également voir les principes des 5 éléments dans la sauce de poisson : le salé (eau) de la sauce de poisson, l’amer (feu) de l’écorce de citron, l’acide (bois) du citron et du vinaigre, le piquant (terre) du poivre et du piment.
Culture culinaire vietnamienne
Les Vietnamiens ont une culture culinaire basée sur la convivialité, où la préparation et la dégustation des repas se font ensemble, contrastant avec la culture occidentale où les rencontres se font souvent autour d’un café et de pâtisseries. Lors des repas vietnamiens, particulièrement dans le sud, il est courant de trouver un plat de légumes, une soupe, un plat braisé ou frit, accompagnés de sauce de poisson ou de sauce soja pour équilibrer les saveurs.
Lors des repas, les Vietnamiens utilisent des baguettes et des cuillères, sans recours aux fourchettes et aux couteaux. Il est également d’usage de partager les plats en utilisant ses baguettes pour servir les autres, témoignant de l’hospitalité et de la convivialité. Certaines familles utilisent des baguettes séparées ou changent de côté des baguettes pour servir, en signe de respect.
Les baguettes sont toujours utilisées par paire, symbolisant le yin yang, où l’une représente le mari et l’autre la femme. Elles doivent être de même longueur, symbolisant l’égalité et l’harmonie conjugale, et leur utilisation conjointe signifie que le couple surmonte les défis ensemble.
La cuisine traditionnelle vietnamienne puise ses racines dans la nature, selon la théorie des cinq éléments qui comprend l’eau, le feu, le bois, le métal et la terre. Dans ce cadre, le riz représente la terre (et le centre), la soupe l’eau, les légumes verts le bois, la sauce de poisson le feu, et les plats secs le métal. Ce système inclut également cinq modes de cuisson de base : cru, vapeur, bouilli, frit/grillé et fermenté ; 5 saveurs : épicé, acide, amer, salé, sucré ; et 5 textures : croustillant, croquant, moelleux, tendre et lisse.
Le riz, élément central des repas vietnamiens, est essentiel dans de nombreux plats traditionnels tels que les bánh xèo, phở et bánh tráng. Sa place centrale dans la théorie des 5 éléments souligne son importance dans l’équilibre des repas.
Nos derniers mots,
Le yin yang représente les 2 extrêmes des choses, contradictoires et complémentaires à la fois. Cette harmonie se reflète dans la cuisine vietnamienne, où chaque ingrédient et épice est soigneusement équilibré pour créer une perfection naturelle.
Hieu Tuyen (Aucoeurvietnam – Agence de voyage locale au Vietnam))