Bienvenue à tous ! Tout commence dans cet article par une question simple et directe — mais qui nous intrigue tous: Le marché flottant de Cái Răng existe-t-il encore vraiment ? Est-il toujours authentique, ou n’est-ce plus qu’une “carte postale” vivante pour touristes matinaux ?
Ce que je partage avec vous ci-dessous est le résultat de mon dernier voyage d’inspection, réalisé avec mes collègues. Une immersion sur le fleuve Mekong, à la recherche de réponses sincères.
Première impression : un marché toujours authentique et plein de charme
Après avoir embarqué depuis l’embarcadère de Ben Ninh Kieu, nous avons navigué environ 15 minutes sur le fleuve pour rejoindre la zone du marché flottant. Huit ans après ma première visite, j’étais impatiente de retrouver les souvenirs de ce lieu emblématique.

Au loin, j’aperçois des barques qui se rassemblent. Mon regard scrute la scène à la recherche d’indices : des échanges de marchandises, des voix qui s’interpellent, des enfants qui s’éveillent sous une bâche plastique… Et oui, tout cela est bien là…– et j’aime profondément cette vérité. Ces instants simples, tendres, sont les véritables trésors du Mékong.

Un « bateau-taxi » m’approche du cœur du marché. En passant sous une passerelle où l’on peut lire une inscription annonçant l’arrivée à destination, je ressens une certaine émotion. Le charme brut d’autrefois est toujours là. Une femme m’accueille avec un sourire gentil. Un peu plus loin, un homme empile des régimes de bananes et hisse un ananas au bout d’une perche en bambou. Et oui, c’est ainsi que les locaux vendent, vivent et partagent. Chaque bateau est une petite échoppe : un mât de bambou orné des choses indique ce que l’on propose. Les habitants appellent cela le “cây bẹo”, une enseigne flottante. Il n’y a pas de cris, pas de pancartes – les produits parlent d’eux-mêmes.

Cependant, pour être honnête: le marché flottant est plus « calme » qu’avant. Moins de bateaux, oui. Mais cela lui confère aussi un charme spécial — une ambiance douce, paisible, loin de l’agitation d’autrefois, il y a 8 ans. Et ceux qui restent tiennent bon ceux qui restent tiennent bon – par attachement, par l’amour, par la culture, par habitude, et par nécessité. Contrairement au marché flottant en Thaïlande, parfois recréés à des fins touristiques dans des décors artificiels.
En discutant avec le batelier, il partage avec moi une réflexion sincère : « Le marché est aujourd’hui moins fréquenté, il y a moins de bateaux, moins de vendeurs. Mais l’âme et les valeurs culturelles locales sont encore là, bien vivantes. Les habitants restent attachés à cette vie sur l’eau. Pour beaucoup, la barque est leur maison, le fleuve est leur origine, presque leur ancêtre. Ils continuent ce métier par nécessité, mais aussi par amour pour ce mode de vie singulier.»

Il m’explique aussi les causes de ces changements : « Les infrastructures routières se sont développées, les marchés terrestres sont devenus plus accessibles, et les jeunes générations ont quitté les barques pour chercher du travail en ville. Résultat : le nombre d’embarcations et l’activité commerciale sur la rivière ont diminué. Certains matins, seules quelques dizaines de commerçants prennent encore le large, contre plusieurs centaines autrefois. » Et c’est bien compréhensible.

Deuxième impression: Rencontres authentiques et immersion dans les valeurs culturelles locales
Pour moi, ce qui bouleverse ici, ce ne sont pas que tant les couleurs vives des fruits ou les reflets dansants sur l’eau – c’est l’humain, c’est la vie fluviale. C’est cette grand-mère qui me tend un bol de soupe tout en berçant doucement son petit-fils dans un hamac. Ce sont ces rires spontanés partagés avec une vendeuse de café, qui vous confie qu’elle est « né sur l’eau » et qu’elle n’a jamais vraiment quitté sa barque.

Chaque rencontre au marché flottant ouvre une fenêtre sur une vie simple mais profondément enracinée. Ici, les locaux vivent au rythme du courant : ils cuisinent sur une plaque en équilibre, ils lavent le linge dans le fleuve, ils saluent ses voisins d’une rive à l’autre d’un geste complice.


Au fil de l’eau, les enfants pagayent avec maladresse pour livrer un panier à leur parents sur un autre bateau. Il n’est pas rare non plus de les voir nager avec une aisance déconcertante, comme s’ils étaient nés dans le fleuve. Ici, Le fleuve devient une école de vie : on y apprend à nager parfois avant même de savoir marcher, on y grandit au rythme des marées, des pluies et des saisons.
Ce n’est pas un décor fabriqué pour les touristes. Ce sont de vraies vies, de vraies histoires, un mode de vie façonné par l’eau. Ceux qui prennent le temps de s’arrêter, d’observer, d’écouter… repartent avec bien plus que des photos. Ils emportent un fragment d’âme du Mékong.

Je me sens que j’ai eu la chance de vivre cette expérience aux côtés d’un collègue de longue date, guide local passionné. Grâce à lui, j’ai découvert un autre visage du delta. Ses explications m’ont permis de mieux comprendre les défis de l’élevage de poissons, les multiples usages insoupçonnés du jacinthe d’eau– cette plante flottante qui prévient l’érosion, sert de nourriture, de matériau pour l’artisanat ou même de base culinaire.
Il m’a aussi éclairée sur ces drôles de machines qui nettoient les déchets flottants sur le fleuve, et sur l’ingéniosité des habitants qui, à l’approche de la saison des pluies, installent des flotteurs pour protéger leur maison des crues. La vie sur l’eau, au-delà du marché flottant, regorge de surprises, de résilience et de récits émouvants.
Alors oui, je vous le recommande : partez avec un guide local. Peu importe le lieu que vous visitez, il vous révélera mille petites choses que vous n’auriez jamais imaginées. Et vous vous surprendrez à dire : « Oh, je ne savais pas… » — et peut-être même à tomber amoureux, vous aussi, de cette région.
Marché flottant….. dans le futur est comment?
Marché flottant, c’est vraiment un reflet de la vie fluviale vietnamienne, encore palpable dans chaque rame, chaque coup de pagaie, chaque bol de nouilles servi sur un bateau fumant.
Assis sur une barque, je pense à l’avenir, tout en me souvenant du passé. Peut-être que l’avenir du marché flottant sera différent. Un peu d’inquiétude… mais aussi beaucoup d’espoir. Inquiète, parce que je vois ce marché changer peu à peu. Mais pleine d’espoir aussi, parce que je crois sincèrement que, grâce au tourisme responsable et au soutien local, cette vie sur l’eau peut encore perdurer.
C’est l’une des raisons pour lesquelles les habitants continuent de s’accrocher : parce qu’il y a encore des visiteurs curieux, respectueux, avides de découvertes humaines et culturelles. Grâce à cela, les petits commerçants peuvent non seulement continuer à vivre de leur métier, subvenir à leurs besoins mais aussi tout en faisant vivre la culture fluviale emblématique.

Une expérience personnalisée pour vous…
En plus d’observer la vie quotidienne sur l’eau, les échanges commerciaux entre familles, les dégustations des fruits frais, visiter le marché flottant est aussi l’occasion de découvrir des métiers traditionnels emblématiques du delta. J’ai eu la chance de vivre – et revivre – des expériences uniques. Et vous aussi. Vous pourrez préparer votre propre café sữa đá comme un vrai local, visiter les ateliers de fabrication de galettes de riz (bánh tráng) ou de nouilles hủ tiếu, ou encore assister à la cuisson de petits gâteaux caramélisés faits à partir du sucre de palmier. Vous entendrez peut-être des récits fascinants sur la culture de cet arbre si particulier, le palmier à sucre, et sur l’attachement profond des habitants à leur terre et à leurs traditions.


Pour découvrir le marché flottant de Cái Răng, il faut se lever tôt. Très tôt. Dès 5 heures du matin, les échanges commencent. Le meilleur moment se situe entre 6h et 8h. Le clapotis de l’eau, l’odeur du café servi depuis les petites barques ambulantes, le goût sucré d’un ananas fraîchement découpé sur place ou le parfum des plats, accompagnés d’une légère brise et d’un ciel encore doux du matin, sauront vous séduire. Une expérience simple, mais inoubliable. Pour y accéder, rendez-vous au quai de Ninh Kiều ou au marché d’An Bình, au pied du pont de Cái Răng.

Le plus suprise? Toutes les marchandises pour un prix très abordable: un café environ à 1 euro, un petit-déjeuner complet pour 2 avec seulement 2 euro. Mais ce que vous offrez en retour, c’est plus grand : un geste de soutien, un témoignage d’intérêt, une aide à la survie de ce patrimoine.
Car si l’on souhaite que ce marché continue d’exister, il ne suffit pas de le photographier. Il faut le respecter, l’écouter, et surtout, le faire vivre, supporter les locaux.
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>> Pour lire plus: Que faire à Can Tho? Le guide pour tout savoir
Nos derniers mots,
Le marché flottant de Cái Răng continue d’exister, mais à son rythme. Moins animé qu’avant, mais toujours porteur de sens. Pour moi, il reste l’un des rares lieux où le temps semble suspendu, et où l’on touche du doigt l’âme du Vietnam.
Si vous passez par Can Tho, réveillez-vous tôt, grimpez sur une petite barque, et laissez-vous porter par le courant et les voix du marché. Vous ne verrez pas seulement un lieu de vente – vous vivrez une histoire, et plus, c’est un voyage de découverte culturele fluviale, authentique, et profondément humaine.
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Hieu Tuyen (Aucoeurvietnam – Agence de voyage locale au Vietnam)