Les plats laotiens : la richesse du Laos dans votre assiette

🇱🇦 Nichée entre la Thaïlande, le Vietnam, la Chine et le Cambodge, le Laos reste est un magnifique pays mais reste l’un des plus discrets d’Asie du Sud-Est. Les plats laotiens, souvent éclipsé par ses voisins plus médiatisés, ils n’en sont pas moins d’une richesse exceptionnelle, façonnés par des siècles de traditions, de savoir-faire et de mise en valeur des produits locaux. Sans artifices, la cuisine laotienne va à l’essentiel : le goût pur, les arômes francs et une superbe harmonie entre les textures et parfums.

Les racines des plats sont dans la terre, les rizières, les forêts et bien sûr les marchés ! Là où l’on déguste tous ces plats laotiens délicieux avec les doigts en les partageant. La culture de la cuisine au Laos est aussi sentimentale, elle est transmise de générations en générations ; ce sont des plats qui se préparent progressivement, avec de la patience et du savoir-faire. Derrière chaque recette se trouve une histoire…

Que vous vous rendiez prochainement au Laos, soyez amateur de découvertes culinaires, ou passionné de gastronomie authentique, les plats laotiens offrent une expérience unique. À travers ses saveurs parfois douces, parfois explosives, elle vous invite à un véritable voyage sensoriel.

Nous vous proposons de découvrir les habitudes culinaires au Laos, des plats laotiens typiques, la reconnaissance des plats du Laos et enfin la recette du plat le plus connu là-bas.

🍴 Les habitudes culinaires au Laos :

• Le riz gluant est au centre de beaucoup de plat et non pas un accompagnement
• Le repas se partage, on ne mange pas seul et le plus souvent au sol ou sur des petites tables assez basse
• Les plats laotiens sont souvent forts et relevés, le piment est omniprésent ainsi que les herbes fraîches et les légumes
• Les repas sont plutôt préparés à la maison et il y a environ trois repas par jour (et des encas…)
• Les boissons durant le repas sont soit de l’eau soit du thé et pour les occasions spéciales : de l’alcool de riz laotien

 

7 plats laotiens typiques

 

Laap – La salade qui unit

Le laap est souvent considéré comme le plat national du Laos et l’un des symboles culinaires du pays. Cette salade tiède à base de viande hachée, généralement de poulet, de porc ou de bœuf, est un parfait exemple de la richesse et de la simplicité de la cuisine laotienne. Il contient donc de la viande hachée, de la poudre de riz grillé (khao khua), des assaisonnements comme des herbes fraîches, des échalotes, citron vert, piment, sauce de poisson (nam pa)…

C’est une préparation minutieuse pour que tous les ingrédients cuisent ensemble, le mélange doit être réalisé délicatement pour ne pas écraser les ingrédients afin de garder une bonne texture croquantes et tendres…Selon les traditions, il est souvent servi lors des grandes occasions. Principalement consommé tiède afin d’être consommé de façon conviviale, à même le plat commun. Chaque famille ou village peut avoir sa recette propre, légèrement différente en épices, herbes ou type de viande. Ce plat symbolise le partage dans la culture laotienne.

 

Tam Mak Houng – Le piment au cœur

La Tam Mak Houng est la version laotienne de la salade de papaye verte, un plat emblématique du Sud-Est asiatique. Bien que proche du fameux som tam thaïlandais, la Tam Mak Houng est surtout populaire dans les régions rurales, où la papaye verte est un ingrédient de base facilement accessible. Cette salade est un reflet de la simplicité rustique, elle est composée de papaye verte râpée, de sauce de poisson fermentée (padaek), de piments vrais, d’ail, de légumes…

La préparation de ce plat laotien est initialement préparée au pilon ou mortier avec vigueur, de manière à mêler les ingrédients pour révéler toutes les couches de goûts.

Or Lam – Le ragoût forestier

Originaire de Luang Prabang, ancienne capitale royale et ville culturelle du Laos, Or Lam est un plat emblématique des terroirs montagnards. Ce ragoût reflète le mode de vie traditionnel des habitants, qui utilisent ce que la nature offre autour d’eux, c’est un plat qui cuit lentement pour en extraire des saveurs riches. Les ingrédients sont les suivants : de la viande de gibier, des aubergines, du bois de poivre (mak yao), des herbes, du piment, des champignons sauvages et de la pâte de poisson fermentée (padaek)…

C’est un plat plutôt familiale, dégusté en saison froide la plupart du temps. Il est aussi un témoignage de la cuisine du terroir, où les épices locales (bois de poivre, aubergines et herbes) sont essentielles.

Khao Niew – Le riz gluant typique des plats laotiens

Le khao niew, ou riz gluant, est l’âme de la cuisine laotienne. Cultivé en abondance dans les rizières humides du pays, il est bien plus qu’un simple accompagnement : c’est la base alimentaire de toute le pays. Sa préparation traditionnelle, à la vapeur dans des paniers en bambou, est un savoir-faire transmis de génération en génération au Laos (et dans beaucoup de pays d’Asie du Sud). Pour le cuisiner il faut du riz gluant, de l’eau et le panier de cuisson en bambou.

Il est toujours servi chaud et partagé en boulettes roulées à la main, il accompagne tous les plats, des salades comme le laap aux viandes grillées.

Mok Pa – Le poisson à l’étouffée

Le Mok Pa est un plat typique des régions proches du Mékong, où le poisson d’eau douce est une ressource abondante. Cette recette traditionnelle consiste à cuire le poisson à l’étouffée dans une feuille de bananier, technique qui permet de préserver toutes les saveurs et les parfums délicats du poisson.

Pour ce plat, il faut logiquement du poisson, des feuilles de bananier, ensuite, des assaisonnements (citronnelle, galanga), de la pâte de poisson fermentée et des piments. La préparation se fait doucement avec des herbes aromatiques pour bien imbiber. Mok Pa est aussi un plat de fête et met en avant la fraîcheur du poisson

Sai Oua – La saucisse laotienne

La Sai Oua laotienne est une saucisse artisanale très appréciée, notamment dans le nord du pays. La recette est ancestrale, souvent faite maison, et transmise de génération en génération. Elle est grillée lentement pour révéler toute la richesse de ses épices et se déguste traditionnellement avec du riz gluant et des herbes fraîches, formant un contraste entre la viande épicée et la douceur du riz. Les ingrédients sont plutôt épicés : du porc haché, de la citronnelle, des piments rouges, des feuilles de combava, des condiments (ail, échalotes…), de la sauce de poisson…

C’est un plat très épicé qui ne convient pas à tout le monde de part sa dose relevée de piments.

Khao Poon – La soupe pleine de finesse

Le Khao Poon est une soupe de nouilles fermentées particulièrement populaire dans tout le Laos, souvent servie lors de repas quotidiens. Son bouillon parfumé, riche et légèrement épicé, reflète l’influence du bouddhisme et des traditions culinaires régionales. Il peut ressembler de près ou de loin au « Pho » vietnamien. Cette soupe est nourrissante, légère et équilibrée, associant viande (poulet, porc ou poisson), lait de coco, citronnelle et galanga, ingrédients typiques qui apportent douceur, acidité et parfum. Du piment est parfois ajouté au plat de manière à relevé le tout.

Le Khao Poon est un plat souvent préparé en grande quantité et partagé en famille.

Quelques autres plats laotiens

• Jeow Bong : pâte de piment sucrée-salée avec écorce de buffle, spécialité de Luang Prabang.

• Nam Khao : salade croustillante à base de riz frit, saucisse fermentée et cacahuètes.

• Ping Gai : poulet grillé mariné à la citronnelle et au galanga.

• Khao Jee : baguette laotienne, parfois garnie façon « banh mi ».

• Som Moo : porc fermenté servi cru ou grillé, enroulé dans des feuilles de bananier.

 

La cuisine laotienne mise en avant :

Il est vrai que quand on pense au Laos, on fait directement le lien avec la gastronomie. Que ce soit dans le pays directement ou même en développement à l’international. Les plats laotiens ont leur place à travers le monde…Il y a des chefs laotiens reconnus à l’étranger comme Bee Satongun ou Phet Phongsavath, chacun respectivement.

• Bee Satongun 
  D’origine laotienne, Bee Satongun est une cheffe réputée qui met en avant la cuisine du Laos dans son restaurant Paste à Bangkok, étoilé Michelin. Son travail mets en avant les saveurs laotiennes traditionnelles, avec un mélange contemporain qui séduit la critique gastronomique internationale.
• Phet Phongsavath
  Chef basé aux États-Unis, il est reconnu pour sa cuisine laotienne authentique qu’il promeut dans son restaurant Naga Kitchen à Washington, D.C. Phet participe aussi à des événements culinaires pour faire découvrir le Laos aux Américains.

 

Nous avons aussi deux exemples de restaurants laotiens célèbres à l’international

• Khao San Road (New York)
  Dans ce restaurant est proposé une cuisine laotienne moderne et a été salué pour son authenticité. Il a contribué à faire connaître les plats laotiens à une clientèle américaine curieuse et exigeante.
• Tamnak Lao (Paris)
  C’est un des rares restaurants laotiens en France, Tamnak Lao est apprécié pour ses plats traditionnels fidèlement préparés, attirant les amateurs de cuisine d’Asie du Sud-Est.

Plusieurs événements ou distinctions existent également pour mettre à l’honneur ce beau pays, qu’est le Laos. Il y a par exemple, un festival de cuisine laotienne à Luana Prabang afin de valoriser des recettes traditionnelles et favoriser l’échange culinaire. On entend également parler du Laos dans le « World’s 50 best restaurants », bien qu’il n’y ai pas encore de restaurant au Laos dans ce classement, plusieurs chefs laotiens y sont invités en tant qu’ambassadeurs culinaires pour cette prestigieuse institution. Il existe aussi dans le guide Michelin des restaurant à inspiration laotienne en Thaïlande.

 

La recette du Laap : (4 personnes)

Les ingrédients

• 400 g de viande hachée (poulet, porc ou bœuf)
• 2 cuillères à soupe de riz gluant (ou riz blanc non cuit)
• 3 échalotes rouges finement émincées
• 1 bouquet de coriandre fraîche ciselée
• 1 bouquet de menthe fraîche ciselée
• 2 oignons verts finement coupés
• 2 cuillères à soupe de jus de citron vert frais
• 1 à 2 cuillères à soupe de sauce de poisson (nam pa) ou padaek (pâte de poisson fermentée)
• 1 à 2 piments rouges frais finement coupés
• Sel

 

Préparation

Préparer la poudre de riz grillé (khao khua) : Dans une poêle à feu moyen, faire griller le riz gluant jusqu’à ce qu’il soit doré et dégage un parfum de noisette. Laisser refroidir puis moudre finement dans un mortier ou un moulin à épices. Cette poudre apportera une saveur toastée et une légère texture au laap.

Cuire la viande : Faire cuire la viande hachée dans une poêle chaude sans matière grasse, en la cassant bien pour qu’elle soit bien émiettée. Cuire jusqu’à ce qu’elle soit bien cuite, puis retirer du feu et laisser tiédir légèrement.

Mélanger les ingrédients : Dans un grand bol, mélanger la viande tiède avec les échalotes, les oignons verts, la coriandre et la menthe. Ajouter la poudre de riz grillé, les piments, la sauce de poisson ou padaek, et le jus de citron vert. Bien mélanger pour que tous les ingrédients s’imprègnent des saveurs.

Ajuster l’assaisonnement : Goûter et ajuster avec du sel, plus de citron vert ou de piment selon le goût.

Servir : Servir tiède ou à température ambiante, accompagné de riz gluant (khao niew) pour un repas typiquement laotien. On peut aussi ajouter des feuilles de salade ou des légumes frais comme concombre, radis ou chou.

Conseils

• Le secret du laap réside dans l’équilibre entre l’acidité du citron vert, la sauce de poisson, la fraîcheur des herbes, et la chaleur des piments.
• La poudre de riz grillé est essentielle pour la texture et l’authenticité.
• Pour une version plus authentique, il faut privilégier le padaek au lieu de la sauce de poisson classique.

Charlotte Quarré – AucoeurVietnam