Voyage sur mesure
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Durant la fête du Têt, la plus importante célébration de l’année au Vietnam, il est manifeste que de nombreuses coutumes ancestrales perdurent. Parmi elles, la demande de la calligraphie revêt une importance particulière. En effet, l’image du vieux maître calligraphe, assis près d’une palette d’encre, tenant une feuille de papier rouge et écrivant avec soin à l’aide d’une plume, est considérée comme un rituel incontournable au Nouvel An.
Qui est le maître calligraphe?
Dans l’ancien système éducatif vietnamien basé sur les principes confucéens, seuls les étudiants ayant réussi les trois examens de la carrière littéraire étaient appelés « ông đồ » (maîtres). En plus de leur maîtrise des écrits et de la calligraphie, ces maîtres étaient reconnus pour leur caractère, leur éthique et leur expérience, ce qui les rendait respectés.
De nos jours, lors de certains événements et pendant la fête du Têt, l’image du maître calligraphe moderne émerge également, en des vêtements traditionnels vietnamiens, mais étant souvent très jeunes. Ce sont des passionnés qui, à l’instar de leurs illustres aînés, perpétuent, dans les rues, cet artisanat caractéristique de la culture vietnamienne.
Pourquoi demande t-on une calligraphie?
L’art de la calligraphie remonte à l’utilisation des caractères chinois et nôm à l’époque féodale. Selon la croyance populaire, obtenir un caractère chinois écrit sur du papier rouge par un maître calligraphe le jour du Têt apporte chance et bonheur pour toute l’année. Cette tradition est devenue une beauté culturelle transmise et préservée par les générations vietnamiennes depuis des siècles.
Pour obtenir un caractère, les gens préparent souvent un petit cadeau comprenant des bétels, du thé et des médicaments qu’ils apportent chez le maître calligraphe. Ils demandent généralement des couplets poétiques ou des phrases appropriées en fonction de leurs souhaits et de leurs aspirations, et le maître calligraphe choisit les caractères appropriés en conséquence. Ainsi, le maître peut exprimer librement sa calligraphie, tandis que les spectateurs peuvent admirer l’unicité de l’écriture. En plus de demander ce qu’ils désirent, les demandeurs de caractères aspirent également à acquérir les qualités morales, l’éthique et le talent de leur maître.
Quels mots demandent les Vietnamiens aux maitres calligraphes?
En basant sur une nouvelle année heureuse, prospère et pleine de réussite, les Vietnamiens demandent des mots avec une signification positive, comme : Bonheur, Prospérité, Longévité, Paix, Succès, Prospérité… Outre les caractères simples, le maître calligraphe peut également écrire des couplets poétiques, voire même peindre une image à côté du mot.
Les messages et les couplets sont souvent écrits sur du papier rouge, car le rouge est la couleur la plus vive et, selon la croyance populaire, un symbole de chance. Il se distingue et s’harmonise avec le vert du gâteau de riz gluant, le jaune des fleurs de pêcher… ajoutant de la luminosité à l’atmosphère du Têt.
Que faire après avoir obtenu une calligraphie?
Beaucoup de familles vietnamiennes choisissent d’utiliser les caractères de la calligraphie pour décorer leur maison pendant la fête du Têt. Selon le propriétaire, le type de papier, la taille et la forme des caractères peuvent varier. Pour refléter la signification du caractère, il doit être accroché à l’endroit le plus haut, facilement visible et spacieux, donc il est souvent accroché dans le salon ou dans des endroits solennels.
Où peut-on obtenir un caractère?
De nos jours, il n’est pas nécessaire de se rendre chez un maître pour obtenir un caractère, on peut simplement se rendre dans les temples ou les pagodes où des séances de calligraphie sont souvent organisées. Aujourd’hui, de nombreux jeunes se passionnent pour l’art de la calligraphie. Certains l’utilisent comme objet de décoration, tandis que d’autres veulent étudier cet écrit ancestral.
Comme beaucoup d’autres traditions vietnamiennes, personne ne peut dire exactement où et quand la calligraphie a commencé, mais sa valeur culturelle est encore très présente au sein de la société vietnamienne. Espérons que ces belles coutumes perdureront parallèlement au développement du pays.
Laetitia Phuong Ha TRAN (AucoeurVietnam)
