Nouvel An Hmong – L’identité culturelle des montagnes du Vietnam

Le Têt, ou Nouvel An lunaire, est la fête la plus importante de l’année pour le peuple vietnamien. C’est aussi l’occasion pour chacune des 54 ethnies du pays d’exprimer la richesse de sa propre culture et de ses traditions. Parmi elles, le Nouvel An Hmong se distingue par son atmosphère joyeuse, ses rituels empreints de spiritualité et son identité profondément ancrée dans les montagnes du Nord du Vietnam.

Partons ensemble à la découverte de cette célébration unique et de la manière dont le peuple hmong accueille la nouvelle année avec ferveur et authenticité !

Nouvel An hmong – Une tradition millénaire au cœur des montagnes du Nord-Ouest du Vietnam

Lorsque le son du Khèn hmong résonne à travers les montagnes, c’est le signe que le printemps approche doucement. Contrairement au Tet traditionnel des Kinh, le Nouvel An hmong est célébré environ un mois plus tôt, généralement entre le onzième et le douzième mois du calendrier lunaire.

La date exacte peut varier légèrement d’une région à l’autre – Sơn La, Lai Châu, Hà Giang ou Lào Cai – mais partout règne la même effervescence festive, emplie de joie et d’impatience à l’idée d’accueillir la nouvelle année.

Pour les Hmong, le Têt n’est pas seulement une période de repos ou de fête, mais surtout le moment le plus sacré de l’année – celui qui marque le renouveau, l’espoir et la renaissance. C’est l’instant où l’on se tourne vers les ancêtres, où l’on se relie à la nature, et où les villages des montagnes s’animent pour accueillir la nouvelle année dans la sérénité et la chaleur humaine.

Comment les Hmong se préparent-ils à célébrer le Nouvel An?

Le Nouvel An Hmong dure généralement trois jours, mais l’esprit de fête envahit déjà les villages perchés au cœur des montagnes du Nord près d’un mois avant la célébration. L’un des premiers signes annonciateurs du Tet est le son du khen – l’instrument de musique emblématique des Hmong – résonnant de maison en maison.

Le concours de pilage du gâteau de riz gluant est l’un des moments les plus attendus du Nouvel An hmong. Dès l’aube, les jeunes hommes du village se relaient pour battre le riz dans un grand mortier en bois, chaque coup de pilon rythmé par les rires et les voix joyeuses. Pendant ce temps, les femmes et les jeunes filles hmong pétrissent habilement la pâte, formant de petits gâteaux blancs, moelleux et parfumés, soigneusement disposés sur le plateau d’offrandes destiné aux ancêtres. 

À l’approche du trentième jour du dernier mois lunaire, le nettoyage de la maison devient l’une des tâches les plus importantes. Chaque recoin, chaque table, chaque cadre de porte est soigneusement dépoussiéré et rangé. Pour les Hmong, faire le ménage ne consiste pas seulement à rendre la maison propre : c’est aussi un rituel spirituel, destiné à chasser les vieilles énergies, effacer les soucis de l’année passée et accueillir un nouveau départ placé sous le signe de la chance et de la sérénité.

Les papiers découpés décoratifs sont collés sur les murs et les portes, symbolisant le souhait de chasser la malchance et d’accueillir la bonne fortune. Les habitants renouvellent également les objets usés et accrochent des pièces de brocart ou des motifs traditionnels, comme pour offrir une nouvelle parure à leur maison avant l’arrivée de la nouvelle année.

Pendant ces jours de fête, les femmes revêtent leurs robes traditionnelles évasées, magnifiquement brodées de motifs colorés, accompagnées de ceintures vives et de colliers d’argent étincelants. Les hommes, eux, portent des vêtements sombres aux coutures fines, tenant dans leurs mains le khèn, cet instrument emblématique dont le son résonne à travers la montagne. Dans cette atmosphère printanière, le village tout entier devient une fresque vivante, éclatante de joie, de sons et de couleurs.

C’est aussi la période où les marchés des montagnes s’animent plus que jamais. Les adultes s’empressent d’acheter tout ce qu’il faut pour le Têt, tandis que les enfants courent joyeusement entre les étals. Les rires et les conversations se mêlent au son du khèn, dessinant une scène vivante et pleine d’énergie au cœur des montagnes du Nord.

Que voir, que faire et que manger pendant le Nouvel An hmong ?

Lorsque le Nouvel An hmong arrive, les villages semblent revêtir un nouvel habit de fête. Pour les visiteurs, ce n’est pas seulement une célébration à observer, mais un véritable voyage au cœur de l’âme hmong.

Rituel des ancêtres chez les Hmong – Hommage aux générations passées:

Au matin du premier jour du Nouvel An, les Hmong commencent la cérémonie d’offrande pour inviter leurs ancêtres à venir célébrer le Têt avec leurs descendants. L’autel familial est soigneusement dressé avec des offrandes traditionnelles : des bánh dày, de la viande de porc ou de poulet, du vin de maïs et d’autres plats typiques. Tout est préparé avec une grande attention et une propreté irréprochable, symbole du respect profond et de la piété filiale des générations actuelles envers celles du passé.

Une fois les offrandes soigneusement disposées, le chef de famille allume des bâtonnets d’encens et invite solennellement les ancêtres à venir partager la fête du Nouvel An avec leurs descendants. Ses prières expriment à la fois la gratitude pour l’année écoulée et les vœux d’une nouvelle année prospère : des récoltes abondantes, une famille en bonne santé et des animaux féconds.

Ce rituel, considéré comme le plus sacré du Nouvel An hmong, reflète profondément la philosophie de la mémoire des origines, le respect envers les générations passées et la connexion spirituelle entre l’homme, les ancêtres et la nature. Après la cérémonie, toute la famille se réunit autour de la table d’offrandes pour partager les premiers repas de l’année, dans une atmosphère chaleureuse, emplie de rires et de vœux de bonheur.

Interdits du Nouvel An hmong

Pour les Hmong, les trois premiers jours de la nouvelle année sont considérés comme une période sacrée. Ils croient que tout ce qui se passe durant ces jours-là influencera le reste de l’année. C’est pourquoi de nombreuses règles et coutumes, transmises de génération en génération, dictent ce qu’il faut faire – ou éviter de faire – pendant cette période pleine de sens.

• Ne pas balayer ni jeter les déchets pendant les premiers jours du Nouvel An Hmong : Les Hmong croient que ces gestes pourraient faire fuir la chance et la prospérité hors de la maison, emportant avec eux le bonheur et la richesse de l’année à venir.
• Ne pas se disputer ni prononcer de paroles malheureuses : Les Hmong accordent une grande importance aux mots prononcés le premier jour de l’année. Ils évitent de se plaindre, de se disputer ou de dire des paroles de mauvais augure, car ils croient que si la journée commence dans la tristesse ou la colère, le reste de l’année en sera teinté.
• Ne pas emprunter ni prêter de l’argent : Ils croient que ce moment marque le départ symbolique de toute l’année à venir : prêter de l’argent ferait « sortir la fortune de la maison », annonçant des pertes et des difficultés financières, tandis qu’emprunter serait le signe d’une année placée sous le signe des dettes et du manque.
• Ne pas donner du feu, de l’eau ni souffler sur le feu : Dans la culture hmong, le feu symbolise la vie et l’eau représente la fertilité et la prospérité. Offrir du feu ou de l’eau à quelqu’un pendant les premiers jours de l’année reviendrait à transmettre sa chance et son énergie vitale hors du foyer. Ainsi, « garder le feu et l’eau » signifie avant tout préserver la bénédiction, la richesse et l’harmonie de la maison.

Ces interdits ne relèvent pas de la superstition, mais reflètent la philosophie de vie douce et optimiste du peuple hmong : commencer la nouvelle année dans la paix, l’harmonie et la sérénité, afin que le reste de l’année se déroule sous le signe du bonheur et de la chance.

Cuisine unique du Nouvel An Hmong:

Pendant le Nouvel An hmong, la cuisine occupe une place essentielle. Les familles préparent des plats symboliques pour honorer les ancêtres et souhaiter la prospérité. Vivant en harmonie avec la nature, les Hmong puisent la plupart de leurs ingrédients dans la forêt, les rizières et les ruisseaux : maïs, riz gluant, légumes sauvages ou porc élevé en plein air. Ces produits simples en apparence dégagent pourtant une saveur unique – à la fois rustique et subtile – qui reflète toute la richesse culturelle et l’âme authentique des montagnes hmong.

• Bánh dày : Préparé à partir de riz gluant pilé jusqu’à obtenir une pâte souple et élastique, le « bánh dày » est un mets traditionnel sacré et incontournable pendant le Nouvel An hmong. Selon une croyance ancestrale, sa forme ronde symbolise la lune et le soleil – emblèmes de plénitude et d’harmonie. C’est pourquoi le « bánh dày » occupe toujours une place d’honneur sur l’autel des ancêtres et lors des repas du Nouvel An, en tant qu’offrande porte-bonheur pour une année prospère et heureuse.

• Thang co : Le thang co est un plat typtique et unique du Nouvel An hmong. Il est préparé à partir de viande et d’abats de cheval, soigneusement nettoyés, découpés en petits morceaux, puis rapidement sautés sur des braises dans un grand chaudron avant d’y ajouter de l’eau pour laisser mijoter pendant de longues heures. Bien plus qu’une simple spécialité culinaire, le thang co incarne l’esprit de convivialité et de solidarité : pendant les fêtes du Nouvel An hmong, familles et voisins se rassemblent autour du chaudron fumant, partageant chaleur, rires et joie dans une atmosphère festive et animée.

• Rượu ngô : Le ruou ngo, ou alcool de maïs, est une boisson emblématique du Nouvel An hmong, tout comme le banh day l’est pour la table des fêtes. Distillé à partir de grains de maïs doré, de levure traditionnelle composée de plantes sauvages et d’eau de source pure, ce breuvage, à la fois fort et chaleureux, reflète à merveille le caractère authentique, généreux et vibrant des habitants des montagnes.

• Mèn mén : Le men men (farine de maïs cuite à la vapeur) est sans doute le plat le plus simple, mais aussi le plus emblématique du quotidien des Hmong. Derrière sa simplicité se cache une profonde signification : il rappelle aux Hmong leurs origines et exprime leur gratitude envers le maïs – cette céréale précieuse qui a nourri des générations entières dans les montagnes du Nord du Vietnam.

Le repas du Nouvel An Hmong n’est pas seulement un moment pour se rassasier, mais aussi un symbole de réunion et de gratitude. Chaque plat porte en lui une signification particulière – il exprime les vœux de prospérité et de bonheur pour l’année à venir, tout en témoignant de la reconnaissance envers les ancêtres et la nature pour leurs dons généreux. Dans l’atmosphère joyeuse des premiers jours de l’année, la famille se rassemble autour de la table, partageant rires et bonheur : c’est là l’âme du Nouvel An Hmong.

Jeux traditionnels – Joie et esprit festif du Nouvel An hmong :

Lorsque les rituels du Nouvel An hong sont achevés, une atmosphère joyeuse et animée envahit les villages, rythmée par les rires et l’effervescence des jeux traditionnels.

• La danse du Khen : La danse du khèn est l’âme du Nouvel An hmong, une image indissociable des fêtes printanières dans les montagnes du Nord. À chaque arrivée du Têt, le son du khèn résonne comme une bénédiction pour la nouvelle année – un vœu de paix, de prospérité et de bonheur pour le village.

  Vêtus de leurs habits traditionnels, les jeunes hommes exécutent des mouvements souples et énergiques, suivant le rythme à la fois puissant et gracieux du khèn. Chaque pas, chaque geste ondulant porte une signification profonde : parfois une déclaration d’amour adressée à une jeune fille lors des fêtes du printemps, parfois une offrande de gratitude envers les ancêtres, ou encore un souhait pour une année de bonheur et d’abondance.

  Pour les H’mongs, la danse du khèn n’est pas seulement un art, mais aussi une manière de transmettre la mémoire des ancêtres et d’exprimer leur foi en la vie.

• Le lancer de pao (ném pao) : Le nem pao est le jeu le plus populaire du Nouvel An hmong. Le pao, une petite balle de tissu rembourrée de graines de lin ou de coton, est lancé de main en main dans une ambiance de rires et de joie.

Mais au-delà d’un simple jeu, il s’agit d’un véritable rituel de rencontre : c’est l’occasion pour les jeunes hommes et les jeunes femmes de se retrouver, d’échanger, et parfois même de nouer les premiers liens d’une future histoire d’amour sous le ciel printanier des montagnes du Vietnam.

• Chọi cù : Pendant le Nouvel An hmong, le jeu traditionnel du chọi cù, un combat de toupies en bois, attire toujours de nombreux participants et spectateurs. Les joueurs font tourner leurs toupies en bois dur, munies d’une pointe métallique, dans une arène improvisée. Le but : faire tomber ou éjecter la toupie de l’adversaire tout en gardant la sienne en rotation le plus longtemps possible. 

Ce jeu, qui exige à la fois précision, force et adresse, attire toujours une foule enthousiaste. Il incarne l’esprit de compétition amicale et la vivacité des fêtes du Nouvel An hmong.

• Le tir à la corde (kéo co) : Le kéo co est l’un des jeux collectifs les plus emblématiques des fêtes du Nouvel An hmong. Deux équipes, souvent composées d’hommes et de femmes du village, s’affrontent dans une atmosphère de joie et d’encouragements. Plus qu’une simple épreuve de force, ce jeu symbolise l’unité, la cohésion et l’esprit d’entraide au sein de la communauté.

Les jeux traditionnels ne sont pas seulement des divertissements festifs, mais aussi une manière de préserver et de transmettre les valeurs communautaires.

Où aller au Vietnam pour vivre le Nouvel An hmong ?

Si vous êtes voyageur et que vous souhaitez découvrir la manière dont les Hmong célèbrent le Nouvel An hmong, le meilleur moment pour partir est vers le mois de décembre du calendrier lunaire.

À cette période, les montagnes du Nord du Vietnam s’animent d’une atmosphère festive, emplie de musique, de rires et de traditions. Les régions montagneuses comme Đong Van et Meo Vạc, Sapa  ou encore Moc Chau  sont parmi les endroits où les coutumes du Nouvel An hmong sont encore préservées dans toute leur authenticité.

Vous pourrez y participer à la préparation du banh day, observer la fermentation du vin de maïs, vous initier aux jeux traditionnels et partager la joie simple et chaleureuse des habitants dans une ambiance de fête unique au cœur des montagnes.

Nos dernière mots,

Le Nouvel An hmong marque un retour authentique aux racines et aux traditions ancestrales, un moment où les voyageurs ne se contentent pas d’admirer la beauté majestueuse des montagnes du Nord du Vietnam, mais partagent aussi la joie et la chaleur des festivités locales. Si vous êtes passionné par les valeurs culturelles authentiques, laissez-vous tenter par une expérience inoubliable : célébrer le Nouvel An hmong  dans les montagnes du Vietnam.  Chaque région possède ses propres couleurs printanières, mais toutes partagent le même esprit — rendre hommage aux ancêtres, renforcer les liens communautaires et accueillir la nouvelle année dans la simplicité et la joie sincère.

Pour savoir plus sur la culture vietnamienne, invitez vous visiter notre blog: https://aucoeurvietnam.com/le-vietnam/culture-histoire/. Et si vous souhaitez avoir un voyage sur mesure au vietnam, ou l’extension Cambodge, laissez – nous votre infos via mail: bonjour@aucoeurvietnam.com ou la boite:

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Kim Oanh – Hieu Tuyen (Aucoeurvietnam – Agence de voyage locale au Vietnam)