Les éléphants au Vietnam incarnent une figure majestueuse, à la fois en rapport avec la nature et à la fois avec les contradictions du tourisme moderne. Longtemps symboles de pouvoir, de spiritualité et de travail, ces géants ont été au cœur des traditions des ethnies montagnardes. Aujourd’hui, face à une prise de conscience mondiale sur le bien-être animal, une transformation s’opère : on délaisse peu à peu les balades à dos d’éléphant pour privilégier les rencontres respectueuses, dans leur environnement naturel.
Dans cet article, découvrez où voir des éléphants au Vietnam ? Comment vivre une expérience authentique sans nuire à ces animaux ? Et pourquoi il est urgent de protéger les derniers éléphants du pays ?
Les éléphants au Vietnam dans l’histoire
Depuis des siècles, les éléphants au Vietnam occupent une place particulière dans l’histoire et la culture. Bien plus que de simples animaux, ils sont des symboles de puissance, de sagesse et de noblesse. Jadis compagnons des rois et des généraux, ils étaient utilisés lors des guerres pour leur force redoutable et leur capacité à impressionner l’ennemi. Leur rôle allait bien au-delà du champ de bataille : les éléphants étaient au cœur des rituels spirituels, célébrés comme des esprits sacrés et protecteurs des villages.
Leur image est encore aujourd’hui gravée dans l’art, les légendes et les cérémonies traditionnelles, témoignant d’un lien profond entre l’homme et l’animal. Cette relation, empreinte de respect et de mysticisme, rend chaque rencontre avec un éléphant d’autant plus précieuse et émouvante pour les voyageurs en quête d’authenticité.
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L’éléphant, symbole touristique des Hauts Plateaux du Centre du Vietnam
Historiquement, le peuple M’nông de Đak Lak est reconnu pour son savoir-faire ancestral dans la capture et le dressage des éléphants sauvages. Ce métier, profondément enraciné dans leur quotidien matériel et spirituel, fait partie intégrante de leur culture. Une fois capturés, les éléphants au Vietnam sont confiés à des dresseurs chevronnés qui les apprivoisent patiemment. Les éléphants ainsi domestiqués apprennent à obéir aux ordres, puis sont intégrés dans les villages.
L’arrivée d’un éléphant dans un village est célébrée avec une cérémonie traditionnelle solennelle, appelée « rituel d’intégration », selon les coutumes ancestrales. À partir de ce moment, l’éléphant est considéré comme un membre à part entière de la communauté, participant aux rituels et partageant les émotions collectives.
Aujourd’hui, les éléphants au Vietnam jouent également un rôle actif dans le développement du tourisme local à travers des activités telles que les balades pour visiteurs, les courses d’éléphants ou encore la reconstitution de rituels traditionnels. C’est ainsi que de nombreuses coutumes liées aux éléphants chez les M’nông de Buôn Đôn et dans la province de Đak Lak continuent d’être perpétuées.
Parmi les événements les plus emblématiques, on retrouve le festival de courses d’éléphants organisé tous les deux ans, au mois de mars lunaire, à Buôn Ma Thuột. Cette fête traditionnelle des M’nông et des Ê-đê attire chaque année un large public, aussi bien vietnamien qu’international. Elle rend hommage à l’esprit chevaleresque, à la vigueur de la vie en montagne et au talent des dresseurs autochtones. C’est un moment fort, une véritable célébration joyeuse de l’âme des Hauts Plateaux du Centre du Vietnam.

Dans les coulisses des balades à dos d’éléphants au Vietnam
Les éléphants au Vietnam sont ceux qui fascinent les voyageurs depuis toujours. Pendant des années, l’image typique du tourisme des Hauts Plateaux du Centre du Vietnam incluait la balade à dos d’éléphant. Cette activité, malgré très prisée des visiteurs, repose souvent sur des pratiques de dressage contraignantes.
Les éléphants au Vietnam souffre invisiblement, ils ne sont pas fait pour porter des humains si longtemps sur leurs dos. En effet, leur colonne vertébrale fragile n’est pas conçue pour supporter de lourdes charges. Résultat : douleurs chroniques, blessures dorsales et usure prématurée.
Mais le problème commence bien avant la balade. Le processus de dressage des éléphants captifs repose souvent sur des pratiques extrêmement violentes. Pour les rendre dociles, on les sépare très jeunes de leur mère, puis on les soumet à des périodes d’isolement, de privation, et à des maltraitances physiques. Cette méthode, appelée *phajaan* dans d’autres pays d’Asie, vise à « briser » leur volonté. Le traumatisme est profond et durable.
Autrefois, on comptait plusieurs milliers d’éléphants au Vietnam. Mais aujourd’hui, leur nombre est dramatiquement réduit : moins de 100 éléphants domestiqués et à peine 80 à l’état sauvage, dispersés dans quelques parcs nationaux reculés.
Le nouveau tourisme éthique avec les éléphants au Vietnam
Aujourd’hui, la capture des éléphants sauvages est strictement interdite par la loi vietnamienne ainsi que par les conventions internationales sur la protection de la faune sauvage. Toutefois, l’art du dressage des éléphants au Vietnam, transmis de génération en génération chez les M’nông, subsiste encore.
Avec l’essor du tourisme, notamment l’arrivée croissante de visiteurs venus d’Europe et d’Amérique — généralement plus sensibilisés à un tourisme responsable — l’intérêt pour les promenades à dos d’éléphant a considérablement diminué. Ce changement de regard a profondément influencé les pratiques des agences de voyage proposant des circuits dans les Hauts Plateaux.
En conséquence, les activités autrefois courantes comme le dressage d’éléphants pour les séances photos ou les balades touristiques tendent peu à peu à disparaître, marquant une transition vers des formes de tourisme plus respectueuses du bien-être animal.
L’exemple le plus emblématique est le parc national de Yok Đôn, au cœur de la province de Đak Lak. Depuis quelques années, cet endroit propose une expérience unique et respectueuse des éléphants au Vietnam : il n’y a pas de selle, pas de spectacle, pas de chaînes.
Les visiteurs y observent les éléphants évoluer librement dans la forêt, interagissent de loin, participent à leur nourrissage et découvrent leur quotidien aux côtés des cornacs (mahouts) qui ont choisi de changer de voie. Ce modèle, soutenu par des ONG internationales, permet de générer un revenu durable pour les communautés locales, sans compromettre le bien-être animal. C’est grâce à la prise de conscience internationale que dans certains lieux au Vietnam, les éleveurs adoptent une nouvelle approche : celle du tourisme responsable et éthique.
Où voir les éléphants au Vietnam de façon éthique ?
🐘 Parc national de Yok Đôn (Đắk Lắk)
C’est La référence du tourisme éthique au Vietnam. Les éléphants y évoluent dans un environnement semi-naturel, sans contrainte. Accompagné d’un guide local, vous pourrez marcher à leurs côtés, les observer se baigner, ou comprendre leur comportement.
🐘 Buôn Đôn
Historiquement connu pour l’élevage d’éléphants au Vietnam, ce village entame peu à peu sa transition vers un tourisme plus respectueux. Attention cependant : certaines agences locales proposent encore des balades à dos d’éléphant. Renseignez-vous bien avant de réserver.
🐘 Lak Lake
Un autre site emblématique dans les Hauts Plateaux. Si l’on y trouvait autrefois de nombreux éléphants en captivité, les initiatives récentes tendent à valoriser un tourisme plus responsable. Préférez les visites à pied, les randonnées culturelles et les rencontres avec les cornacs.
Dans ces endroits, les éléphants ne portent plus de touristes. Ils ne sont pas enchaînés, et ne participent à aucun spectacle. Les visiteurs les observent évoluer librement dans leur environnement naturel, aux côtés de guides formés et engagés. Cette alternative permet non seulement de respecter les animaux, mais aussi de soutenir les communautés locales grâce à un modèle économique durable.
Le pouvoir est entre vos mains…
En tant que voyageur, vos choix feront la différence. Comme pour nous les professionnels…Chaque fois que vous refusez une balade à dos d’éléphant, vous contribuez à faire évoluer les pratiques touristiques. Vous envoyez un message fort aux prestataires locaux : l’exploitation animale n’est plus acceptable. Au contraire, en soutenant les sanctuaires, les parcs naturels et les projets de conservation, vous participez activement à la protection des éléphants au Vietnam. Vous encouragez les acteurs du tourisme à changer de cap, à valoriser des expériences authentiques, immersives, mais sans souffrance.
Pour que ça change, il faut :
✅ Faire des recherches avant de réserver une activité.
✅ Choisir les sanctuaires ou projets de conservation avec transparence sur leur fonctionnement.
✅ Partager votre expérience pour encourager d’autres voyageurs à faire le bon choix.

Nos derniers mots,
L’avenir des éléphants au Vietnam dépend aujourd’hui de l’évolution des mentalités et des pratiques. Avec le renforcement de la sensibilisation à la cause animale, le soutien d’organisations non gouvernementales et l’implication de certains acteurs du secteur touristique, des initiatives plus respectueuses du bien-être des éléphants commencent à se développer.
Les voyageurs jouent un rôle important dans cette transition. Opter pour l’observation des éléphants dans un cadre naturel, sans interactions intrusives, constitue une alternative plus éthique aux activités traditionnelles. Ce type d’expérience permet une découverte authentique de l’animal et de son environnement, tout en limitant les impacts négatifs sur son mode de vie.
Dans ce contexte, le tourisme peut devenir un levier positif pour encourager des pratiques durables et respectueuses au sein des communautés locales.
Tags : éléphants au Vietnam, éléphants Vietnam
Charlotte QUARRÉ + Laetitia Phuong Ha TRAN – AuCoeurVietnam