Le Cambodge évoque immédiatement la majesté d’Angkor ou l’effervescence historique de Phnom Penh. Pourtant, c’est lors de notre récente voyage d’inspection que nous avons eu un véritable coup de cœur pour une province discrète, souvent négligée des itinéraires classiques : Kampong Chhnang.
Signifiant littéralement le « Port des poteries » en khmer, cette région offre une plongée unique dans l’âme rurale et artisanale du pays, loin des foules. Si vous cherchez une expérience authentique et immersive, Kampong Chhnang doit figurer sur votre carnet de voyage. Plus d’informations ? Plongez dans l’article complet juste ici !
Kampong Chhang est òu?
Après deux journées incroyables passées à explorer les temples d’Angkor Wat à Siem Reap, il était temps de prendre la route pour une découverte différente. L’étape suivante de notre propre voyage nous a menés à Kampong Chhnang, idéalement située au centre du Cambodge, juste sur la rive ouest du fleuve Tonlé Sap (le Grand Lac). C’est le lieu parfait pour faire une pause authentique, loin des foules. Pour nous, c’était le moment idéal pour découvrir la vie fluviale et les poteries traditionnelles avant de poursuivre tranquillement vers le sud, en direction de Phnom Penh.
Nous avons eu la chance de visiter la zone fluviale en décembre, un mois idéal de la saison sèche. L’eau était encore haute, rendant le fleuve particulièrement charmant et la vie fluviale animée. Cette expérience, avec ses rizières infinies et ses palmiers à sucre, m’a rappelé le Delta du Mékong au Vietnam. Les Cambodgiens, avec leur accueil chaleureux et joyeux, ajoutent une touche d’intimité réjouissante au voyage.

Que voir et que faire à Kampong Chhnang dans notre circuit?
Visiter le village de potteries
Le nom même de la province est une promesse tenue : la poterie y est plus qu’un simple artisanat. Elle est, historiquement et encore aujourd’hui, l’une des trois principales activités économiques de la province, aux côtés de la riziculture et de la pêche. C’est l’identité et l’héritage d’une communauté qui travaille la terre depuis des siècles.
Contrairement à la splendeur des vestiges et temples que l’on trouve à Angkor, la poterie de Kampong Chhnang représente la culture matérielle brute et la vie quotidienne du peuple Khmer.
Nous avons eu l’occassion rencontrer avec les maîtres potiers. Assise sous un abri en tôle, elle façonnait des jarres à l’aide d’un simple galet et d’un battoir en bois, sans l’aide d’un tour électrique. Le bruit sourd et rythmé du bois contre l’argile était le seul son audible. C’est en voyant ces fours rudimentaires, enfouis dans la terre, que l’on comprend la force et la simplicité de cette tradition.

Pour façonner un pot, le moule est maintenu fixe tandis que elle se déplace en décrivant d’innombrables cercles concentriques, façonnant et martelant délicatement l’argile avec une petite palette en bois. Pour les pièces plus grandes, elle place même l’objet sur ses genoux et le fait pivoter tout en le tapotant. Il est incroyable de voir avec quelle aisance elles parviennent à créer des jarres parfaitement rondes et symétriques — une compétence qui exige, visiblement, des années de perfectionnement.

Et effet, notre visite du village fut un moment particulièrement fort de notre exploration. Nous avons été fascinés par la technique ancestrale qu’elle nous a montrée.
Ses créations — marmites, réchauds, et jarres à riz — sont l’épine dorsale de la vie quotidienne des locaux ici, un contraste saisissant avec les souvenirs touristiques standard que l’on trouve ailleurs.
👉 Conseil pratique : Si vous souhaitez visiter ici, prévoyez d’y aller tôt le matin. N’oubliez pas d’acheter quelques pièces légères ; c’est le meilleur moyen de soutenir directement cette économie locale, en marchandant toujours avec respect.
Découvrir les étapes de fabrication du vin de palme
Au Cambodge, il n’est pas difficile de croiser des palmiers à sucre. Ils bordent les routes, ponctuent les champs, accompagnent le regard sans jamais s’imposer. Présents partout, ils font partie du paysage autant que de la vie quotidienne. À Kampong Chhnang en particulier, le palmier à sucre n’est pas un simple arbre: il est, comme la poterie, l’un des piliers de la vie rurale. Source de revenus, de nourriture et de transmission, il accompagne les habitants depuis des générations.
La découverte de la route des palmiers n’est pourtant qu’une première approche. L’expérience prend tout son sens lorsque l’on franchit le seuil de la maison d’un habitant, au cœur de la province de Kampong Chhnang. Là, le temps ralentit. On entre dans l’intimité d’un savoir-faire vécu au quotidien, loin de toute mise en scène.
Ce sont avant tout les rencontres humaines qui marquent. L’accueil est simple, chaleureux, sincère. L’homme que nous avons rencontré a 72 ans. Il pratique ce métier depuis plus de trente ans. Malgré les blessures, malgré la dureté d’un travail qui exige de grimper à plusieurs mètres de hauteur chaque jour, il continue. Par attachement, par respect pour ce métier qui fait partie de son identité. Dans chacun de ses gestes lents et précis, on perçoit le lien profond qui l’unit au palmier à sucre.

Il nous explique comment distinguer les palmiers mâles et femelles, chacun produisant une sève différente, destinée soit à être consommée fraîche, soit transformée en sucre ou fermentée pour produire le vin de palme. Ces connaissances, transmises oralement, sont le fruit de décennies d’observation et d’expérience.
Nous découvrons ainsi les différentes étapes de transformation : la récolte de la sève, la cuisson du sucre de palmier, la distillation du vin de palme. Tout se fait ici dans un cadre familial, à un rythme naturel, sans démonstration figée. Chaque geste est simplement répété comme il l’a toujours été.

L’expérience est aussi sensorielle. On goûte le jus frais, légèrement sucré, le sucre encore tiède, puis le vin de palme local. Des saveurs franches, surprenantes, profondément ancrées dans le terroir khmer. Nous vous encourageons vivement à essayer — le goût est véritablement unique.
C’est également un lieu idéal pour acheter quelques produits à rapporter en souvenir. Les prix restent très accessibles, la plupart des spécialités étant proposées autour de 2 USD. Un geste simple, mais direct, pour soutenir l’économie locale.
👉 Conseil pratique : privilégiez une visite accompagnée d’un guide local. Les échanges deviennent plus riches, et chaque arbre, chaque geste, chaque histoire prend alors une dimension nouvelle.
Plonger dans la vie flottante sur les eaux du Tonlé Sap
La relation entre Kampong Chhnang et le fleuve Tonlé Sap est bien plus qu’une simple proximité géographique ; c’est un lien vital qui façonne l’identité de la province. Le Tonlé Sap, surnommé la « mer intérieure » du Cambodge pour son flux inversé unique, est le moteur de tout.
>> À lire plus: Le lac Tonlé Sap et les villages flottants du Cambodge
J’entendais et voyais souvent des reportages sur le Tonlé Sap et je rêvais de m’y rendre. Au cours de ce voyage, j’ai eu l’occasion de m’immerger dans une authenticité totale, quelque chose d’un peu ancien et brut, ce qui m’a particulièrement plu et m’a rappelé le Delta du Mékong au Vietnam.
Ici, la vie est entièrement soumise au cycle de l’eau. Que ce soit l’agriculture (irrigation des rizières) ou la construction (maisons sur pilotis très hautes), tout est adapté aux fluctuations extrêmes du niveau de l’eau. Le fleuve est d’ailleurs le moteur de deux des trois piliers économiques de la province : la pêche et le transport.
Kampong Chhnang est vraiment l’une des meilleures portes d’entrée pour vivre l’expérience authentique du Tonlé Sap, car ses communautés sont moins axées sur le tourisme de masse que celles près de Siem Reap.

En prenant une pirogue locale, nous avons navigué lentement au milieu des maisons en bois serrées les unes contre les autres. L’école, les temples bouddhistes, les postes de pétrole… tout flotte ici ! Vous pouvez demander à naviguer vers les deux principaux villages flottants : Kandal (à l’est) et Chong Kos (à l’ouest), où l’on observe la vie quotidienne des habitants.
Ces communautés sont des microcosmes complets (magasins, stations-service) et abritent notamment une importante communauté d’origine vietnamienne, vivant principalement de la pêche originale, ajoutant une richesse culturelle supplémentaire.
Au-delà du Fleuve est le district de Kampong Leang. Pour vraiment comprendre l’impact du Tonlé Sap, traversez le fleuve en ferry jusqu’au district de Kampong Leang (sur l’autre rive). Kampong Leang est une zone de terres hautes entourée de zones humides. Sauf en haute saison sèche (mars-avril), la région est entourée d’eau, ce qui permet de comprendre l’étendue des inondations annuelles et l’ingéniosité des habitants. De là, vous pouvez même grimper sur le Mont Neang Kong Rei pour avoir une vue panoramique sur les plaines qui se transforment en une véritable mer intérieure durant la saison des pluies.
Explorer la beauté mystique des temples et pagodes
Après avoir exploré la vie vibrante des villages flottants et compris le rythme imposé par le Tonlé Sap, nous avons décidé de poursuivre notre immersion en partant à la recherche des vestiges historiques de la province. Car Kampong Chhnang, ce n’est pas seulement l’eau et l’argile ; c’est aussi une terre de légendes et de temples anciens.
Pagode Po Rokharam
Notre première étape nous a menés 45 km au sud de la ville, dans le district de Kampong Tralach. Nous y avons découvert le complexe monastique de Po Rokharam, un trésor insoupçonné.
Ce temple, datant de 1847, est célèbre pour ses fresques et décorations intérieures d’un style si rare qu’il n’existe qu’en deux exemplaires dans tout le pays – l’autre se trouvant au sein du Palais Royal à Phnom Penh. Avec ses trois niveaux, il est même unique par sa structure. Bien que l’état des peintures ne soit plus parfait aujourd’hui, leur survie miraculeuse face au climat tropical est un témoignage puissant de la profondeur historique de la région. C’est le genre de découverte que l’on ne s’attend pas à faire dans une province rurale !
Temple de Kampong Preah
L’aventure s’est ensuite dirigée vers le nord, à environ 40 km de la ville, dans le district de Baribour, pour atteindre le Temple de Kampong Preah.
Ce temple est d’une importance capitale : il est un vestige hindou construit entre le VIe et le VIIIe siècle, ce qui le rend plus vieux que les temples d’Angkor. Il a même donné son nom à un style architectural spécifique (« Style Kampong Preah »).
Ce site est la preuve que l’exploration ici est saisonnière ! Alors qu’il ne nous a fallu qu’environ une heure de route en saison sèche pour l’atteindre, soyez avertis qu’en saison des pluies, la route se transforme en rivière, rendant l’accès possible uniquement par bateau. Si vous partez à l’aventure, vérifiez bien la saison ; sinon, comme nous, privilégiez la saison sèche !
En intégrant ces deux visites, nous avons pu apprécier non seulement la vie matérielle des Khmers modernes, mais aussi la richesse de leur histoire religieuse, depuis les débuts de l’ère pré-angkorienne jusqu’à la période coloniale.

Pour concevoir un voyage sur mesure au Cambodge, contactez nous!!
Se balader dans le marché central
Après l’émerveillement face aux temples et l’apaisement du fleuve, rien de tel qu’une immersion dans le marché traditionnel de la ville de Kampong Chhnang pour capter l’énergie locale.

Ici, le marché est le véritable cœur social et économique. Comme au Vietnam, on y trouve l’abondance des produits frais, des fruits exotiques aux herbes aromatiques. Cependant, ce qui frappe, c’est l’omniprésence des produits issus des deux autres piliers de l’économie locale : les poissons d’eau douce (séchés ou frais, venant du Tonlé Sap) et, bien sûr, la poterie. Les jarres, marmites et ustensiles en terre cuite s’entassent en piles impressionnantes, s’intégrant naturellement au décor aux côtés des étoffes et des produits de première nécessité.
Que voir et faire juste après le marché ? Si le temps vous permet, vous pouvez continuer visiter le monument de l’Indépendance à quelques minutes à pied. Ou la pagode Yeay Tep, d’une beauté simple et authentique, offre un lieu de recueillement paisible.
C’est cette facilité à passer de l’animation du marché à la sérénité des lieux de culte qui rend la découverte de la ville si plaisante et sans stress.
Òu dormir?
Pour véritablement vous imprégner du rythme serein du Cambodge, nous vous recommandons de prévoir une ou deux nuits dans les petites villes du pays. Concernant l’hébergement, plusieurs options sont possibles. Cependant 2 options que nous vous recomendons sont:
-
Hébergement terrestre : Si vous optez pour un séjour à terre, la Garden Guest House reçoit d’excellentes évaluations des voyageurs pour son rapport qualité-prix et son ambiance.
-
L’expérience fluviale : Pour ceux qui recherchent une expérience unique et privilégiée, ainsi qu’une exploration fluide des sites le long du fleuve, ce navire est un excellent choix. Le personnel, parlant anglais, facilite grandement l’échange et l’expérience de voyage.
Pour avoir un devis avec le bon prix, contactez nous via email: bonjour@aucoeurvietnam.com
Nos derniers mots,
Kampong Chhnang n’offre pas immédiatement une expérience « visuellement spectaculaire » comme d’autres lieux. C’est plutôt un endroit où vous devez prendre le temps de vivre réellement et d’observer son rythme.
Si votre itinéraire cambodgien se limite à Angkor et Phnom Penh, vous manquez une partie importante du cœur culturel et écologique du centre du Cambodgien. Ajoutez Kampong Chhnang à votre planification pour rendre votre voyage plus complet et plus significatif.
Prêt à ajouter l’authenticité de la terre cuite et des eaux du Tonlé Sap à votre itinéraire ? Contactez l’équipe d’Aucoeurvietnam.com pour intégrer cette province méconnue dans votre voyage sur mesure au Cambodge.
Hieu Tuyen (Aucoeurvietnam – Agence de voyage locale au Vietnam)













Voyage sur mesure
Voyage sur mesure
Voyage sur mesure
Voyage sur mesure


































